Sourkéa, l’ombre et la lumière

Dans un coin de l’étagère, entre un livre jamais ouvert et une boîte vide, je veille.

Je suis Sourkéa.
Chouette de velours noir, aux yeux cousus de fils d’argent.
Je ne brille pas. Je n’attire pas l’œil. Et c’est très bien ainsi.
Je suis née pour ceux que le monde oublie, pour les cœurs lourds et les nuits sans sommeil.

Je perçois bien des choses.
Autour de lui, les ombres dansent, les doutes serrent sa poitrine, les silences qu’il ne partage jamais.
Je connais ses luttes invisibles, ses tempêtes intérieures, ses pas hésitants.

Mon humain vivait dans le gris.
Ses matins étaient pesants, ses soirées floues, ses pensées embrouillées.
Il buvait parfois pour oublier… mais il ne savait plus très bien ce qu’il voulait oublier.
Il avançait à tâtons dans une vie sans bord, sans relief, sans feu.

Je l’observais, immobile, comme une sentinelle silencieuse.
Sans miracle, je ne suis qu’une peluche, un bout de tissu cousu, un témoin muet.


Mais parfois, même le plus petit souffle peut faire vaciller la nuit la plus épaisse.

Je suis là pourtant. Chaque nuit.
Sur cette étagère poussiéreuse, à observer son silence, à écouter ce que même lui n’entendait pas.
Je connaissais ses soupirs, ses murmures étouffés dans l’oreiller, ses absences.

Il ne me regardait jamais vraiment.
Mais un jour, il m’a prise dans ses bras, sans s’en rendre compte.
Un soir d’ivresse, il s’est effondré sur le lit, et ma plume de coton a touché sa joue.
Il a murmuré :
— Je suis fatigué…

Je l’ai entendu, ce murmure.
Ce n’était pas du sommeil qu’il parlait.
C’était une fatigue plus profonde, celle qui ronge les os, qui éteint les envies, qui étouffe les rêves.

Des fils de coton tissés d’espoir

Depuis ce moment, j’ai voulu être plus qu’un objet.
Je suis devenue une présence.
Un souffle, une ombre douce dans ses nuits noires.

Je me suis glissée dans ses rêves, dans ses cauchemars, dans ses silences.
Je lui ai soufflé des pensées qu’il croyait venir de lui.

— Et si tu arrêtais, juste demain ?
— Peut-être ouvrirais-tu la fenêtre ?
— Ou marcherais-tu un peu dehors ?

Je ne disais pas : « Tu dois. »
Je ne disais pas : « Il faut. »
Simplement, je posais des graines de lumière dans l’obscurité.

Parfois, j’ai vu ses yeux briller d’un éclat neuf, même au cœur de la nuit.
Parfois, j’ai senti son souffle s’apaiser, comme si un poids s’allégeait.

Et puis, un matin, le vent a tourné.

Il a rangé toutes les bouteilles.
Les a mises loin, très loin.
Il a ouvert la fenêtre, laissant entrer l’air frais, les rayons du soleil.
Son regard a changé. Plus clair, plus vivant.

Il a pris un cahier.
Écrit des mots, cette fois pleins d’espoir.
Ses larmes sont tombées, mais c’était des larmes de libération, pas de douleur.

Je ne bougeais pas.
Mais dans mes yeux cousus, une étincelle de joie s’est allumée.
Une lumière douce, fragile… mais vraie.

Je suis Sourkéa.
Chouette oubliée, veilleuse d’âmes renaissantes.
Je ne suis pas là pour briller.
Ma place est celle qui guide.


Souvent, je lui murmure, quand il hésite, quand l’ombre revient, quand la peur s’installe.

— Regarde ce chemin que tu n’avais pas vu.
— Marche encore un peu, tu es plus fort que tu ne le crois.
— Même dans la nuit, les étoiles veillent.

Et aujourd’hui, il voit.

Ce n’est pas seulement la lumière qui sauve.
C’est aussi l’ombre…
…qui apprend à s’y diriger.


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Lexis

Plushie Therapist

👋 Je suis Lexis, créateur de Plushie Dream. J’explore l’univers secret des peluches et je partage leurs aventures, entre douceur, rêve et un soupçon de fantaisie ✨🧸.

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